Le plan de relance du gouvernement en faveur de l’apprentissage doit inclure les collectivités territoriales, qui emploient 2 millions d’agents dans 150 métiers, un potentiel de postes importants pour les jeunes.
Face au défi de l’arrivée de 700 000 jeunes sur le marché du travail à la rentrée prochaine, tous les leviers doivent être activés. Dont celui de l’apprentissage, y compris dans le service public. « Il est temps de redonner du souffle à une politique en faveur des jeunes dans les collectivités territoriales, » soulignent Claire Le Calonnec, secrétaire générale de la fédération Interco-CFDT et Yvan Ricordeau, secrétaire national CFDT, dans un appel commun à relancer l’apprentissage dans la fonction publique territoriale. Le plan de relance de l’apprentissage annoncé par le gouvernement le 4 juin s’adresse uniquement au privé. La CFDT propose que les collectivités territoriales soient également éligibles aux aides prévues dans ce cadre (5 000 euros pour l’embauche d’apprentis mineurs et 8 000 euros pour les majeurs, disposition applicable du 1er juillet 2020 au 28 février 2021).
Le potentiel de postes à pourvoir est important. Les quelque 42 000 collectivités réparties sur le territoire emploient 2 millions d’agents publics. Ces employeurs « ont un rôle à jouer dans l’apprentissage, et l’apprentissage a un rôle à jouer dans le développement des services au public en proximité » plaident les auteurs de l’appel. Aides à domiciles, cuisiniers, auxiliaires de puériculture, ouvriers d’espaces verts, informaticiens, plus de 150 métiers sont ouverts aux jeunes dans les collectivités. Ce sont des emplois ancrés dans les territoires, accessibles à des jeunes pour lesquels la mobilité géographique est un frein, et qui leur offrent une possibilité de se former et d’obtenir une qualification.
La CFDT souhaite que s’ouvre une discussion dans chacune des régions, avec tous les acteurs publics et privés concernés, « permettant de définir les secteurs professionnels stratégiques à soutenir et les politiques des compétences qui en découlent. » De même un dialogue social constructif au sein de chaque collectivité doit pouvoir se nouer autour des questions de l’embauche des jeunes et de l’apprentissage.