Nous souhaitons revenir en déclaration préalable sur les faits de violences et particulièrement les faits de violences sexistes et sexuelles, qui ont été rapportés par les médias en cette rentrée au climat déjà anxiogène concernant deux équipements culturels rennais : l’Opéra et le Conservatoire.
Nous ne souhaitons ni revenir sur le fond de ces deux affaires, assez différentes ni nous mettre à la place de la justice.
Il faut un très grand courage, une abnégation sans faille pour témoigner comme l’a fait la chanteuse Chloé Briaud.
Nous sommes plus que conscients des risques réels et importants qu’elle prend pour sa carrière et souhaitons lui apporter officiellement ici tout notre soutien.
La libération de la parole, la qualité de son recueil sont cruciaux pour permettre un traitement à la hauteur des faits commis. Ils ne peuvent être analysés dans ce secteur de l’art vivant sans prendre en compte les jeux et rapports d’influence spécifiques et très importants dans ces milieux.
Les différents acteurs (victimes, responsables de service, services RH) peuvent se sentir démunies pour agir efficacement dans ces dossiers complexes, sur un sujet encore beaucoup trop tabou.
Il faut trouver des points d’appui afin de donner un cadre sécurisant et des outils pour permettre un traitement à la hauteur des faits commis. Des outils existent, comme la cellule Discrim’alerte.
L’investissement, la qualité d’écoute des deux collègues sont reconnus par toutes et tous et leur travail n’est pas remis en question, bien au contraire. Mais le dispositif doit être amélioré, notamment pour ce genre de situation particulière.
Pour l’Opéra, c’est la très courte durée pendant laquelle les chanteurs étaient sous la responsabilité de l’employeur qui pose particulièrement question. Concernant le conservatoire, c’est le fait que les victimes n’étaient pas employés, donc non usagers cibles des dispositifs mis en place par la collectivité en tant qu’employeur.
Dans les deux cas, c’est l’éloignement des victimes de ces dispositifs de recueil de la parole qui constituent un frein important ainsi qu’un affichage encore insuffisant de la politique et la volonté des collectivités sur ces sujets, affichage qui concoure avec les dispositifs à donner un cadre sécurisant.
Les organisations syndicales sur la question des violences sexistes et sexuelles sont reconnues comme des acteurs importants et reconnus sur la prévention, le signalement, la protection et l’accompagnement des victimes.
Pour la CFDT elle n’est pas encore assez reconnue dans nos collectivités Avoir pris connaissance quasiment par voie médiatique de ces deux affaires ne nous aide pas avoir une vision claire, objective et juste et à être rassurés sur la place que vous souhaitez nous donner.
L’impression de l’intention d’avoir mis volontairement ces deux dossiers sous le tapis reste tenace malgré la qualité de nos échanges après-coup. Concernant le conservatoire particulièrement, les conditions de travail des collègues de la section théâtre nous interrogent également car travailler dans un climat délétère, emplie de suspicions et de conflits larvés ou ouverts ne relève assurément pas d’une situation de travail normal propice à un enseignement de qualité et digne de la réputation d’un conservatoire comme celui de la Ville de Rennes. Nos interrogations demeurent également sur les conditions du professeur en question. A la lumière de ces interrogations et des enseignements que l’on pourrait tirer de ces deux affaires ainsi que de l’obligation légale de travailler sur les violences sexistes et sexuelles dans nos collectivités, il nous parait urgent de pouvoir avancer de façon significative sur la question de la prévention, du signalement, de la protection et de l’accompagnement.
Une commission égalité est prévue fin novembre. Cela nous parait insuffisant au regard de la situation et du besoin d’être rassuré sur la place que vous voulez donner aux organisations syndicales sur ce sujet.