INFO – Créations, suppressions, redéploiements de postes… Le drôle de jeu de l’administration

Les redéploiements sont décidés au cas par cas par l’administration, mais sur quels critères ? Les informations distillées au compte-gouttes prêtent à toute interprétation. Et braquent les positions. 

La CFDT l’a toujours affiché : elle n’est pas opposée, par principe, aux redéploiements. Ce mode de gestion des effectifs n’est d’ailleurs pas nouveau dans nos collectivités, en témoignent les nombreux rapports présentés ces dernières en années en CT ou CTP sur lesquels les différentes organisations syndicales n’ont pas toujours émis des avis défavorables. En revanche, la CFDT s’est, dès le début de la démarche SP2020, opposée à la systématisation des redéploiements.

Nous continuons à penser que le volume financier correspondant aux 165 postes qui seront créés au cours du mandat pourrait être dégagé de multiples façons (y compris dans la masse salariale) et pas uniquement au moyen des redéploiements. C’est dans cet esprit d’étudier d’abord toutes les possibilités que l’intersyndicale CFDT, CGT, Unsa, FO a demandé un gel de ces redéploiements dans l’attente des conclusions de l’expertise indépendante. C’est aussi dans l’esprit de discuter de chaque redéploiement au cas par cas et non globalement, que la CFDT a demandé les éléments qui motivent les choix faits par l’administration : les postes redéployés sont-ils vacants et si oui, depuis quand ?Quels sont les autres postes actuellement vacants ? Quel impact sur l’organigramme du service ? Quelles modalités d’information, de concertation, d’accompagnement, de formation des agents du service ? Quel impact sur la charge de travail ? Le cas échéant, quelle explication de la baisse d’activité ? En cas de transfert de missions ou d’externalisation, les comparatifs financiers qui justifient ces choix etc. C’est en obtenant ces éléments en allant à la rencontre des agents du service concerné que la CFDT avait pu dénoncer l’arbitraire de la suppression d’un poste au service réseau de chaleur (à la Dgsu) et obtenir finalement, en séance du Comité Technique du 13 mai dernier, son maintien (retrouvez l’intégralité de la déclaration sur ce point sur l’espace Intranet de la CFDT).

Mais pour le Comité Technique du 26 juin, la première version du rapport « créations, suppressions de postes » proposée par l’administration ne présentait, malgré des engagements répétés, aucun de ces éléments. Il faudra que la CFDT les réclame pour les obtenir en partie. Pourtant 4 au moins des 8 redé-ploiements proposés ne semblent pas problématiques car issus de postes vacants depuis plusieurs années, pourquoi donc ne pas donner ces informations d’emblée et aborder ce sujet plus sereinement ? Les 4 autres redéploiements seraient justifiés par des baisses d’activité dans certains services et selon l’administration seraient donc sans conséquence sur la charge de travail des agents restants. Les agents concernés ne sont pas toujours de cet avis, et la baisse d’activité d’un service serait en fait un transfert d’activité vers un autre service avec un risque d’externalisation. Encore une fois, il faudra demander des explications complémentaires… qui ne viendront pas, pas même en séance.

« C’est aussi dans l’esprit de discuter de chaque redéploiement au cas par cas et non globalement, que la CFDT a demandé les éléments qui motivent les choix faits par l’administration.»

L’administration joue décidément un drôle de jeu : elle affiche une ouverture totale à discuter des redéploiements, sans doute un des sujets les plus sensibles du dossier service Public 2020 mais ne nous transmet qu’au compte-gouttes les éléments nécessaires à notre prise de décision. Qu’elle ne divulgue pas volontiers ceux qui pourraient justifier un vote défavorable des représentants du personnel semble assez classique (bien que peu fair-play) mais qu’elle ne montre aucun empressement à donner les éléments qui pourraient justifier certaines de leurs décisions est déjà plus étonnant !

Est-elle prête à réellement discuter et justifier ses choix, un par un, ou préfère-t-elle alimenter nos mécontentements et obliger les organisations syndicales à rester dans des postures contestataires sans grand intérêt pour les agents, postures archaïques qu’elle se plaît à dénoncer par la suite ? Les enjeux posés par Service Public 2020 devraient nous pousser à faire mieux, organisations syndicales comme employeur. Rendez-vous encore manqué ce vendredi 26 juin…

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