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Journée contre les violences faites aux femmes : des agressions aggravées par la crise sanitaire

Du Nigeria au Brésil, de la France à l’Inde, aucun pays n’échappe à la pandémie de Covid-19. Aucun n’échappe non plus à l’explosion des agressions subies par les femmes, donnant cette année une résonance particulière à la Journée internationale pour l’élimination des violences.

Chaque 25 novembre a lieu la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. En cette période de pandémie, on assiste à une flambée de ces violences un peu partout dans le monde. La crise sanitaire a mis partout en lumière le fléau des violences sexistes et sexuelles.

Selon des données de l’ONU Femmes publiées fin septembre, le confinement a fait augmenter les plaintes ou appels aux autorités pour des violences domestiques de 30 % à Chypre, 33 % à Singapour, 30 % en France ou 25 % en Argentine.

VOUS ÊTES VICTIME OU TÉMOIN DE VIOLENCES SEXISTES ET/OU SEXUELLES AU TRAVAIL OU DE DISCRIMINATIONS?

SUIS-JE VICTIME ?

Sur votre lieu du travail, vous entendez régulièrement des blagues sur les femmes, des remarques sur votre tenue? Vous subissez des propositions à caractère sexuel ? On a tenté de vous embrasser de force ?

Il s’agit de violences sexistes et sexuelles. Ces comportements sont interdits par la loi.

Aussi bien Les femmes comme les hommes peuvent être victimes de violences sexistes et sexuelles au travail, malheureusement, les femmes sont surreprésentées parmi les victimes. Les personnes qui commettent ces actes sont les seules responsables. Ces situations sont pour vous sources de stress, de mal-être, d’angoisses et doivent cesser. Des professionnels et professionnelles de confiance sont à votre disposition pour vous écouter, vous conseiller et vous aider dans vos démarches.
(voir les contacts à la fin du document)

Si vous êtes victime de violences sexistes et sexuelles au travail, vous avez deux recours possibles. Ces deux procédures sont indépendantes l’une de l’autre et peuvent être menées parallèlement.

VICTIME : COMMENT SAISIR SON EMPLOYEUR ?

La collectivité territoriale qui vous emploie a le devoir de vous protéger des violences que vous subissez sur votre lieu de travail. (Art. 11 de la loi du 13 juillet 1983 ) Ces obligations concernent l’ensemble des agents et des agentes de la collectivité, et également les élus et élues de la collectivité (Art. L2123-35 du Code général des collectivités).

TROUVEZ une aide et un accompagnement

Avant tout, il est essentiel de garantir votre sécurité et de trouver un conseil
spécialisé sur vos droits et démarches. Des professionnels et professionnelles de votre lieu de travail peuvent vous aider et vous renseigner (voir les contacts ci-après). Des associations spécialisées (voir
les contacts ci-après) peuvent également vous accompagner et vous renseigner de manière anonyme et gratuite.

Si vous êtes victime de harcèlement sexuel, vous pouvez saisir le Défenseur des Droits. Ce dernier peut vous renseigner sur vos droits et démarches ainsi que d’enquêter sur place.

Au terme de l’enquête, le Défenseur des Droits propose une décision : médiation avec l’employeur, saisine du procureur de la République ou/et des autorités disciplinaires. Ses observations peuvent être présentées devant les juridictions.

CONSTITUER UN DOSSIER

Rassembler des éléments de preuve (si possible, en amont du signalement) :
témoignages, compte-rendu des faits circonstanciés, certificats médicaux, mails, SMS, etc.
Ces éléments de preuves seront nécessaires dans vos démarches, si vous portez plainte et lors de l’enquête menée par votre employeur. Ce dernier pourra vous auditionner, ainsi que la personne qui a commis les faits et
les témoins. Lors de cette audition vous pouvez être accompagné par une tierce personne de votre choix.

SIGNALER

Un dispositif de signalement ou une personne référente spécialisés sur les violences sexistes et sexuelles doivent (ou prochainement) exister au sein de votre collectivité afin de prendre en compte votre signalement de manière confidentielle.

Vous pouvez signaler à votre responsable hiérarchique des faits que vous avez vécus par lettre recommandée. S’il s’agit de la personne qui a commis les faits, vous pouvez saisir sa hiérarchie.
Vous pouvez également saisir le CHSCT (prochainement CST).

En parallèle, vous pouvez également porter plainte contre la personne qui a commis les faits dans un commissariat, à la gendarmerie ou en saisissant
directement par courrier le Procureur de la République.

DEMANDER une protection

Vous pouvez : Exercer un droit de retrait : en cas de danger grave et imminent pour votre vie et votre santé, vous pouvez quitter votre poste de travail temporairement.

Pour cela, vous devez alerter immédiatement
votre chef ou cheffe de service ou un représentant ou une représentante du personnel au CHSCT (prochainement CST) et vous retirer d’une telle situation. Votre chef ou cheffe de service doit procéder immédiatement à une enquête et doit faire cesser le danger.

Aucune sanction ne peut être prise à l’encontre d’un agent ou d’une agente qui a sollicité son droit de retrait s’il ou elle estimait avoir un motif raisonnable de penser que la situation représentait un danger grave et imminent, pour sa vie et sa santé.

Demander la protection fonctionnelle qui vous permet d’être protégé par votre administration.
(Art.11 de la loi du 13 juillet 1983)

La protection fonctionnelle recouvre :

  • Votre protection : vous pouvez demander à changer de service, à être éloigné temporairement de vos fonctions.
  • L’assistance juridique : votre employeur peut vous aider dans les procédures judiciaires, notamment devant les juridictions pénales. Vos frais d’avocat pourront être pris en charge par votre employeur dans le cadre de cette protection fonctionnelle (selon des modalités).
  • La réparation du préjudice : vous pouvez obtenir le paiement des sommes couvrant la réparation du préjudice suite aux violences subies (y compris avant d’avoir engagé une action contentieuse contre la personne qui a commis les faits).

Les violences que vous avez subies peuvent être reconnues comme un accident du travail et vous ouvrir le droit à des indemnités versées par la
Sécurité sociale ainsi qu’à des indemnités complémentaires par votre employeur.

Si l’enquête, conduite par l’employeur, reconnaît les faits de violences, la personne qui a commis les faits sera sanctionnée (blâme, abaissement d’échelon, exclusion, rétrogradation, révocation).

TÉMOIN : COMMENT AGIR ?

Si vous êtes témoin des violences sexistes et sexuelles sur le lieu du travail, vous pouvez soutenir la victime et témoigner lors des différents moments de la procédure.

N’hésitez pas à en parler avec la victime.

Sauf en cas d’urgence ou de vulnérabilité particulière de la victime, il est important d’agir en informant la victime, si possible avec son accord et en respectant sa volonté et en préservant son anonymat, si elle le souhaite.

TROUVER des renseignements

En tant que témoin, pour savoir comment aider la victime, vous pouvez vous tourner vers des professionnels et professionnelles sur votre lieu de travail ou vers des associations spécialisées pour vous renseigner de manière anonyme et gratuite, en préservant la confidentialité concernant la victime (voir fin du document).

PROPOSER son aide à la victime

N’hésitez pas à en parler à la victime et lui proposer votre aide. Vous pouvez rappeler à la victime que ce qu’elle a subi est interdit et puni par la loi, que la personne qui a commis les faits est la seule responsable et que vous pouvez l’aider dans ses démarches et lui donner des contacts utiles.

TÉMOIGNER

Vous pouvez proposer à la victime de témoigner lors des différents moments de la procédure.

Vous pouvez rédiger un témoignage à la victime et lui en remettre une copie, même si elle ne s’en sert pas immédiatement.

Votre témoignage doit comporter le lieu, la date, les circonstances ainsi que les personnes présentes. Des preuves directes (messages, SMS, etc.) et des preuves indirectes (SMS où la victime dit son mal-être) peuvent être jointes.

SIGNALER

S’il est nécessaire de faire un signalement des violences dont vous êtes témoin, il est important de le faire en informant au préalable la victime, et si possible en accord avec elle.

Vous pouvez saisir :

Le dispositif de signalement mis en place par la DRH de la ville de Rennes / Rennes Métropole et le CCAS

 » DISCRIM ALERTE  » géré par plusieurs personnes référentes spécialisées sur les violences sexistes et sexuelles notamment et contre toutes formes de discriminations sont disponibles afin de prendre en compte votre signalement de manière confidentielle au :

02 23 62 11 67

Vous pouvez signaler à votre responsable hiérarchique des faits que vous avez constatés par lettre recommandée. S’il s’agit de la personne qui a commis les faits, vous pouvez saisir sa hiérarchie.

Vous pouvez saisir des membres du CHSCT (prochainement CST) par téléphone au :

02 23 62 24 61 ou par mail cfdt@rennesmetropole.fr

En cas d’urgence ou de vulnérabilité particulière de la victime et après avoir fait un signalement en interne, vous pouvez également signaler les délits et les crimes dont vous avez connaissance directement au Procureur de la République (Art. 40 du Code de procédure pénale).
Ce signalement peut déclencher une enquête pénale.

Aucune mesure concernant le recrutement, la titularisation, la rémunération, la formation, l’évaluation, la notation,
la discipline, la promotion, l’affectation et la mutation ne peut être prise à l’égard des victimes et des témoins qui ont fait un recours auprès d’un supérieur hiérarchique suite aux violences
(Art. 6 ter et art.6 ter A de la loi n°83-634 du 13 juillet 1983).

À QUI S’ADRESSER POUR TROUVER DE L’AIDE ?

Vos représentants CFDT Ville de Rennes / Rennes Métropole / CCAS sur votre site, à notre local 8 place de Torigné, par téléphone au 02 23 62 24 61, par mail cfdt@rennesmetropole.fr, ou sur leur téléphone mobile.

En externe

Des professionnels et professionnelles, comme votre médecin traitant ou
des assistants ou assistantes sociales de votre secteur d’habitation
peuvent vous apporter une écoute, constater les conséquences des violences que vous avez subies et réaliser une attestation qui sera utile dans vos démarches.

Des structures spécialisées dans la lutte contre les violences sexistes / sexuelles et toutes formes de discriminations :

AVFT (Association européenne contre
les Violences faites aux Femmes au
Travail)
: 01 45 84 24 24
Permanence téléphonique d’écoute et d’information sur les droits et démarches des victimes de violences sexuelles ou sexistes au travail, interventions judiciaires et formations. http://www.avft.org

Le Défenseur des Droits peut être saisi sur les situations de harcèlement sexuel et contre toutes formes de discriminations. Le Défenseur des Droits peut vous renseigner sur vos droits et démarches et également conduire une enquête.

Par tel : 09 69 39 00 00

Défenseur des droits (délégués locaux)
olivier.andrieu@defenseurdesdroits.fr / francois.danchaud@defenseurdesdroits.fr

Saisine en ligne : http://www.defenseurdesdroits.fr

Les CIDFF (Centres d’Information sur
les Droits des Femmes et des Familles)
informent, accompagnent et orientent
les victimes sur les volets juridique, social
et psychologique, à travers des permanences
gratuites présentes dans tous les
départements.

http://www.infofemmes.com/v2/p/Contact/Liste-des-CIDFF/73

Ligne d’écoute
Viol Femmes Informations

0800 05 95 95 , anonyme et gratuit, animé par l’association Le Collectif féministe contre le viol, permet une écoute et des renseignements sur les démarches des victimes de violences sexuelles.

Ligne d’écoute
Femmes Violences Information

le 3919, numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels et professionnelles concernés, animé par la Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF). Appel anonyme et gratuit 7 jours sur 7.

Le site gouvernemental http://www.stop-violencesfemmes.
gouv.fr vous renseigne sur vos droits et démarches,
les associations près de chez vous. http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr/telecharger-les-outils-de.html


COVID-19 : NE PAS BAISSER LA GARDE FACE AUX VIOLENCES FAMILIALES

Le confinement s’accompagne d’une hausse des violences contre les femmes et les enfants. Devant la gravité de la situation, de nouvelles mesures ont été annoncées.

Effet collatéral du confinement, les violences psychologiques, sexuelles ou physiques au sein des familles connaissent une recrudescence alarmante. « Depuis une semaine, nous avons constaté une hausse de 32% d’interventions sur lesquelles nos services sont sollicités en zone de gendarmerie, et 36% à Paris, » signalait Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, le 26 mars. « Malheureusement, nous savions que le confinement, aussi indispensable soit-il, ne pouvait qu’exacerber les tensions et aggraver les violences, constate Béatrice Lestic, secrétaire nationale de la CFDT chargée des droits des femmes à la CFDT. Les victimes, femmes ou enfants, sont enfermées avec leur bourreau. Nous devons tous être vigilants. Lorsque l’on est témoin d’agissements de ce type, que l’on entend des cris par exemple, il ne faut pas hésiter à donner l’alerte. Le service aux adhérents CFDT Réponse à la carte (0669391939) peut également aider les personnes confrontées à ces situations à trouver des solutions. »

Le 3919, numéro national de référence (Violence femmes info), a mis en place un plan de continuité d’activité. Des écoutantes en télétravail répondent aux appels tous les jours (de 9 heures à 19 heures, sauf le dimanche). « Le nombre d’appels a été en légère baisse les premiers jours du confinement, mais il a malheureusement très vite retrouvé son niveau initial, explique Françoise Brié, directrice générale de la Fédération solidarité femmes et du 3919. Nous avons de nombreux appels de proches qui sont inquiets ou de femmes qui vivent les violences en huis clos, n’ont plus la soupape du travail et se sentent piégées. Elles réalisent avec le confinement que leur situation est insupportable et veulent se renseigner sur la conduite à tenir pour organiser leur départ. Les obligations liées au confinement ne s’appliquent pas en cas de danger. Les femmes peuvent évidemment s’échapper de leur domicile si leur sécurité est menacée. »

Passer un coup de fil n’est toutefois pas toujours facile dans un espace restreint quand l’agresseur est présent 24 heures sur 24. Depuis le 1er avril, les femmes exposées peuvent prévenir les autorités en envoyant un texto au 114, numéro dédié ouvert tout le temps du confinement. L’opérateur du 114 se charge ensuite de communiquer les coordonnées de la victime à la police qui déclenche une intervention. Des consignes ont été données aux commissariats et aux gendarmeries les invitant à traiter ces signalements avec la plus grande diligence. Le ministre de l’intérieur a également annoncé qu’il serait bientôt possible de déposer un SMS d’alerte sur la plateforme arrêtonslesviolences.gouv.fr. Des points d’accueil doivent être mis en place en face des centres commerciaux Unibail et dans les pharmacies. Une enveloppe d’un million d’euros destinée à financer les associations d’aide aux femmes victimes de violences a été annoncée par la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. « Ce financement trouvera son utilité notamment au moment de la sortie du confinement, les femmes seront alors nombreuses à demander du soutien auprès des associations, souligne Françoise Brié. Nous avons par ailleurs demandé à l’Union européenne de débloquer des fonds à cet effet.»