Mardi 6 juin 2023, l’intersyndicale a prévu des manifestations dans huit communes d’Ille-et-Vilaine contre la réforme des retraites. À commencer par Rennes où le cortège s’élancera, à 11 h, de la place de Bretagne.

Avec le retour du conseil constitutionnel qui avoir lieu aujourd’hui, la CFDT reste plus que jamais déterminée à demander le retrait de cette réforme injuste et inutile !
le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la censure, ou non, de la loi de réforme des retraites. Une décision attendue par nombre de Rennais, mobilisés ce jeudi 13 avril pour le douzième acte national dans les rues de la capitale bretonne.
Ce sera la douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. L’intersyndicale a appelé ce jeudi à des grèves et des manifestations le 13 avril, à la veille de la décision très attendue du Conseil constitutionnel.
« Près de 2 millions » de personnes ont manifesté jeudi dans toute la France lors de la 11e journée d’action, selon le décompte de l’intersyndicale, tandis que le ministère de l’Intérieur en a recensé 570 000, une mobilisation en reflux par rapport à la précédente journée le 28 mars.
Interrogé sur France 5 ce jeudi soir sur ce fléchissement, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a noté que les mobilisations restaient « importantes ». « Oui, ça devient plus dur pour certains salariés parce qu’à chaque fois c’est une perte de salaire », a-t-il ajouté.
Après bientôt trois mois de conflit, les manifestants ont affiché une détermination à toute épreuve. Les grèves étaient cependant moins marquées, notamment à la SNCF, avec trois TGV sur quatre et un TER sur deux et, à Paris, un trafic « quasi normal » pour le métro et le RER.
Des cheminots ont envahi brièvement l’ancien siège du Crédit Lyonnais à Paris, avec force fumigènes et sifflets. Et la tour Eiffel était fermée. Côté raffineries, après l’annonce du redémarrage de la production du site Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), sa voisine TotalEnergies à Gonfreville-L’Orcher reste la seule dont la production est encore arrêtée. Pour cette raffinerie, le tribunal administratif de Rouen a ordonné en référé la suspension de l’arrêté de réquisition de grévistes.
Dans l’éducation, le ministère a recensé moins de 8 % d’enseignants grévistes. Quelques lycées et universités ont fait l’objet de blocages, comme la Sorbonne ou Assas.
Mais comme depuis le 10 janvier et la présentation de la réforme, le plus gros blocage est surtout à rechercher entre exécutif et syndicats. Après une rencontre qui a tourné court mercredi à Matignon, la cheffe du gouvernement a affirmé qu’elle n’envisageait « pas d’avancer sans les partenaires sociaux ».
La réciproque est moins vraie. Pour Sophie Binet, le gouvernement est « bunkerisé » et sa « capacité à diriger le pays est remise en cause ».
De son côté, l’entourage du président de la République, en déplacement en Chine jusqu’à samedi, a rejeté la responsabilité de l’échec du dialogue sur les syndicats, et notamment la CFDT qui n’a pas « voulu entrer dans un compromis ».
Les syndicats se réuniront à nouveau après la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril. Laurent Berger a dit espérer que les Sages censurent « l’ensemble de la loi ». À défaut, a estimé le numéro un de la FSU Benoît Teste ce jeudi, un feu vert à la procédure de référendum d’initiative partagée (RIP) sur les retraites « peut nous permettre d’entretenir la flamme ».
En attendant, l’intersyndicale a déjà décidé d’une nouvelle journée de mobilisation le 6 avril prochain. La date de cette discussion n’a pas encore été précisée mais « on ira » déclarait dès mardi soir Laurent Berger, patron de la CFDT.
Invité de franceinfo mercredi matin, il a redit son intention de s’y rendre et surtout de parler du recul de l’âge de départ à 64 ans, qui ne semble pas être à l’ordre du jour souhaité par le gouvernement. « Mais j’en parlerai, j’en parlerai, insiste Laurent Berger.
Et si on me dit ‘vous ne pouvez pas en parler’, il faudra sortir. Il faudra que même si on est accueilli, ils sortent, ils sortiront de la salle ou alors on partira. Mais on va parler des 64 ans. On va parler de ce qui se passe dans notre pays« .
Matignon a confirmé l’invitation et indiqué que les syndicats pourront aborder « l’ensemble des sujets qu’ils souhaitent », selon franceinfo. « Nous parlerons travail », a précisé l’entourage de la Première ministre. « Il n’y a pas d’ordre du jour figé ».
« Ce qui est sûr, c’est que nous, on ira discuter des retraites. Et du travail parce que ça va avec, mais (surtout) des retraites !« , a pour sa part insisté Laurent Berger. Interrogés dans la foulée, des syndicats ont semblé nuancer les affirmations du leader de la CFDT. « On a encore besoin d’en discuter en intersyndicale« , a fait valoir la codéléguée de Solidaires, Murielle Guilbert. « Ça nécessite une discussion entre nous au préalable« , a également affirmé François Hommeril, président de la CFE-CGC.
Alors que la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites est attendue d’ici trois semaines, et sur fond de montée de la violence, la Première ministre Elisabeth Borne avait promis ce week-end de « mettre de l’apaisement« .
À l’Élysée, où Emmanuel Macron a reçu lundi les cadres de la majorité et du gouvernement, le chef de l’État a dit vouloir « continuer à tendre la main aux forces syndicales« , mais sur d’autres sujets que les retraites, selon un participant.